La révolte payante (Part 1)
Coucou à tous, comment allez-vous?
Aujourd’hui, je vous propose de lire une nouvelle que j’ai rédigée il y a un peu plus de deux ans.
Ecrire était ( ou est) une de mes passions et c’est la raison pour laquelle j’ai crée cette rubrique sur mon blog. N’hésitez pas à me donner vos avis. Bonne lecture
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« Boom, boom, boom, boom », son cœur battait à n’en plus finir; Ruby la poule et tous ses amis le savaient. Les fêtes de fin d’année approchaient à grands pas et la moitié des leurs ne serait plus là. Qui seront les survivants?
En ce jour ensoleillé de décembre, nous sommes dans la ferme NOKSON qui a accueilli en son sein cinq générations de fermiers élevant uniquement de la volaille. Comme à son habitude, Raymond le plus jeune des NOKSON s’en allait nourrir la volaille. Elle était essentiellement constituée de poules, mais aussi de dindes et de pintades. Il se rendit dans la grange où étaient entassés les différents produits qui constituaient la nourriture de la volaille. Il en fit donc une composition, les chargea dans une brouette et s’en alla vers le poulailler. A sa vue, Ruby ne put s’empêcher de caqueter, ce qui alarma le reste de ses amis et ils se mirent tous à caqueter de plus en plus fort. Raymond était arrivé devant la mangeoire et y déversa sa composition. A midi, il viendrait alimenter l’abreuvoir et vers seize heures leur donnerait encore à manger. Raymond était le cadet et le seul garçon d’une fratrie de cinq enfants. Il avait dix-huit ans et mesurait un mètre soixante-seize ce qui faisait ainsi de lui le plus grand de sa famille. Il s’occupait des poules depuis sa tendre enfance et il n’avait jamais fait d’autre école que celle de la vie, de la vie à la ferme.
Ruby la poule était pensive. Elle avait eu la chance de connaître sa maman. Celle-ci était très sage et avait réussi à survivre une année entière dans la ferme. Mais hélas, elle n’avait pas survécu au rythme effréné que leur imposait cette nouvelle génération de fermiers et était morte d’atroces souffrances il y a deux mois. Il ne s’agissait cependant pas de souffrances physiques. En effet, sa maman avait coutume de lui dire qu’il y a peu de temps, les poules étaient bien traitées. Ruby la poule se remémora avec une profonde douleur l’histoire de la rencontre de ses parents qui s’était déroulé neuf mois plus tôt.
En effet, depuis ce jour où ils s’étaient rencontrés à la ferme, Gaël Marc le coq et Nicoletta la poule ne s’étaient plus quitté des yeux. C’était en janvier, de nouveaux coqs étaient arrivés à la ferme afin de remplacer ceux qui venaient de mourir ou qui étaient vieux et fatigués. Nicoletta avait tout de suite flashé sur Gaël Marc et chaque fois qu’ils avaient leur sortie à l’air libre, elle avait tout fait pour le séduire. Elle était entreprenante et un jour ses efforts furent récompensés. Gaël Marc lui proposa de devenir sa poule titulaire. Elle en avait tellement été émue qu’elle lui déclama ce poème :
Gaiement caché dans le noir
Amoureusement plongée dans son regard
Etonnée de voir une pareille beauté aussi
Libre, spontanée et indépendante
Marc sait
Aimer malgré tout
Rigolo et couramment de bonne humeur, il faut savoir
Conserver son amitié car c’est un mec sympa et disponible pour tous ceux qui lui sont chers !!!
Ce à quoi, il lui avait répondu en souriant si elle cherchait juste son amitié. Peu de temps après il lui avait répondu en retour avec ce poème :
Aimer c’est si beau
Imaginer un monde nouveau avec toi
Mourir d’amour dans tes bras ;
Emerveillé par ton sourire et
Réunis enfin pour le meilleur et pour le pire
Attiré par ton sourire chaleureux je m’
Imagine dans tes bras protecteurs
Merveilleuse sensation de bien être à l’
Ecoute de ta voix caressante qui
Réveille en moi des pulsions inimaginables !!!
Ainsi, ils vécurent heureux, eurent beaucoup d’œufs, d’enfants ; et Ruby. Puis du jour au lendemain tout changea…
En effet, sa maman avait coutume de lui dire qu’il y a peu de temps, les poules étaient bien traitées. Elles pouvaient pondre à leur aise, profiter du soleil et de la nature chaque jour. Mais du jour au lendemain tout changea. Les fermiers avaient fait construire des enclos où elles étaient entassées cinq parfois six dans un mètre carré. Par la suite, elles sortaient une fois tous les trois jours. Mais le pire arriva: la nourriture. Quelque chose avait changé dans sa composition. Les poules trouvaient que cette dernière avait un goût dégueulasse. Aussi, elles devenaient de plus en plus grosses en un laps de temps très court. C’est ainsi que sous le leadership de la maman de Ruby, Nicoletta, elles entamèrent il y a six mois une grève de la faim.
Nous sommes au mois d’avril, quelques mois plutôt. Ruby et Raymond nous racontent un épisode marquant pour le poulailler.
Dans la ferme, les poules sont soit vendues, soit tuées et mises directement sur le marché de manière régulière. Mais à l’occasion des fêtes comme le Nouvel an ou la Pâques, plus de la moitié des poules est vouée à disparaître. Les fêtes de Pâques approchaient ; Nicoletta le savait. Le moment était venu de montrer aux humains que les poules n’étaient pas contentes de leur nouvelle condition de vie. Ruby se rappela alors que sa maman lui avait dit que les poules avaient passé une semaine à préparer cette grève. Tout au long de cette semaine fatidique, elles avaient mangé une fois par jour pour pouvoir résister. Ce mardi là, c’était comme d’habitude, jour de leur sortie hebdomadaire dans le grand enclos. Raymond avait déjà rempli la mangeoire et l’abreuvoir quand les poules sont entrées dans l’enclos. Après s’être assuré que toutes les poules étaient dans l’enclos, il le referma et alla vaquer à d’autres occupations. Nicoletta dirigeait les opérations. Elle indiqua quelques minutes plus tard à toutes les poules de se rassembler autour de l’abreuvoir et de la mangeoire. Elles se mobilisèrent et poussèrent les deux contenants; quelques instants plus tard elles déféquèrent sur leur nourriture en caquetant. Puis, elles se mirent autour de l’enclos et se couchèrent, à l’exception de Nicoletta qui se tenait debout pour prévenir toutes réactions des humains.
Pendant ce temps, Raymond était occupé à aider sa maman à la cuisine. Il eut un pressentiment, son petit doigt lui disait que quelque chose se tramait dans l’enclos. Vers 14h, il put se libérer et décida d’y aller. Il s’y dirigea d’un pas posé, prit un brin d’herbe et le mit dans la bouche. Il éprouvait une grande fierté à être fermier: il se sentait proche de la nature et des animaux. La ferme NOKSON était située en hauteur d’une plaine. Elle avait trois hectares et demi de superficie. Sa famille l’avait achetée il y a plus d’un siècle. Ses aïeux y avaient fait plusieurs rénovations au fil des temps. La principale activité y était certes l’élevage de la volaille mais on y pratiquait également de l’agriculture. Raymond posa sa main en visière et regarda s’étaler devant lui les champs de maïs, de plantains, de bananes, de patates. Tous les légumes et fruits consommés à la ferme y étaient produits. Il adorait faire la cueillette des mangues en particulier. Il fallait une dizaine de minutes au moins pour se rendre au poulailler. Il traîna le pas, n’hésitant pas à prendre de bonnes bouffées d’air. Il avait toujours grandi à la ferme et ne s’imaginait pas vivre ailleurs. Son père y était pour beaucoup dans cet attachement à ces terres et il espérait ne pas le décevoir.
Il se rapprochait de l’enclos quand il aperçut les poules au sol. Il resta quelques minutes sans bouger et son cœur se mit à battre de plus en plus fort : « Boom, boom, boom, boom ». Il se mit à trembler et eut un mouvement de recul. Il fit marche arrière et appela au secours. Tous ceux qui étaient à la ferme accoururent à l’enclos: sa maman, le reste de sa famille et les nouveaux aviculteurs. Sa maman fut la première à arriver à l’enclos. Quand elle vit les poules couchées, comme mortes, elle poussa un cri strident et s’évanouit. Heureusement que Raymond avait recouvré ses esprits, il put la rattraper à temps.
Il y avait toutefois une poule qui se tenait bien droite dans l’enclos. Elle semblait si fière, se remémora Raymond, qui avait noté que les poules respiraient encore. Soudain, des voix s’élevèrent. « C’est à cause de vous, de votre maudit patron que nous sommes dans cette situation », s’écria sa maman. « Mais ne dites pas des bêtises », répliqua l’un des nouveaux aviculteurs. « Elles ont été intoxiquées à cause de vos produits chimiques. C’est de votre faute », cria au même instant l’une des sœurs de son père. Et un vacarme se fit entendre, chacun accusant l’autre de cette situation. Raymond était devenu calme, comme s’il comprenait ce qui se passait. Il ne cessait de fixer la poule qui était debout et cette dernière faisait de même. Personne d’autres que Raymond n’avait remarqué que les poules respiraient encore. Les poules étaient toujours couchées quand la poule qui était debout se mit à caqueter pendant un laps de temps qui sembla interminable. Et soudain, toutes les poules se relevèrent et se mirent à caqueter de plus en plus fort. Tout le monde sursauta, et ce fut l’une de ses cousines qui s’évanouit cette fois-ci. Ils se mirent à se toucher, se pincer pour être sûrs qu’ils ne rêvaient pas et se demandèrent si ce n’était pas une malédiction qui frappait la ferme… To be continued
Bon début de weekend à tous.
Ensemble valorisons les cuisines d’Afrique.
Laurette2596…
Bisouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuus !!!
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