Ibrahima le Sushiman Sénégalais
Coucou les cuisinetteuses et cuisinetteurs, comment allez-vous ? Bien je l’espère en ce temps de confinement. Nous sommes heureux d’accueillir aujourd’hui Ibrahima. Je l’ai découvert , en 2017 de mémoire, sur les réseaux sociaux et j’ai été fascinée par les plateaux de sushis qu’il réalisait alors. Comment ce jeune africain en est arrivé à avoir une passion pour ce mets qui nous vient du Japon. Je vous propose de découvrir le Sushiman dans les lignes qui suivent.
LCL: Coucou Ibrahima, comment vas-tu?
Ibrahima : Bonjour Laurette. Je vais bien et toi ?
LCL: Je vais également bien. Pourrais-tu te présenter en quelques mots en décrivant ce que tu fais comme études ou métier ?
Ibrahima : Tout d’abord je te remercie pour cette interview que tu m’accordes. Je m’appelle Ibrahima et j’ai 27 ans. Je suis dans ma huitième année de cuisine franco-japonaise : je suis sushiman.
LCL: Mon auditoire est assez varié en termes de nationalité. Pourrais-tu nous dire de quel pays tu es originaire ?
Ibrahima : Je suis sénégalais et je vis dans la banlieue de la capitale, Dakar.
LCL: D’où te viens ta passion pour les sushis ? Est-ce qu’il y a des personnes qui t’ont inspirées ou guidées dans cette voie ?
Ibrahima : Ma passion pour les sushis vient de notre maison. En effet, mon père faisait des buffets familiaux les samedis. Et il est la seule personne qui m’a guidée et qui m’a inspirée dans cette voix. Aussi, il était chef à l’ambassade du Japon à Dakar.
LCL: Waaaw, c’est vraiment top. Quels sont tes trois plats préférés ?
Ibrahima : Mes trois plats préférés sont le tataki de bœuf, le kara agee et le tori maki.
LCL: Wow, c’est la première fois que j’entends parler de ces plats. Quels sont tes plats africains préférés ?
Ibrahima : : Le thiébou dieune (riz au poisson) Sénégal, le mafé connu au Sénégal et au Mali, la soupe kandia qui est un plat constitué de riz blanc servi avec la sauce au gombo et à l’huile de palme.
LCL: Quels sont les produits que tu aimes bien cuisiner ? Et les outils que tu utilises le plus ?
Ibrahima : J’aime cuisiner avec le yusu (ndlr : variété de citron), le kimchi sauce, les poissons crus, le togorashi (ndlr : mélange d’épices), le vinaigre de riz, le sésame, le shitaké et l’avocat. Les outils que j’utilise le plus souvent sont : le couteau, la planche et le feu.
LCL: Est-ce que tu es ou as été dans une école de cuisine ?
Ibrahima : Oui, j’ai passé mon diplôme de BEP ici au Sénégal.
LCL: Tu cuisines actuellement dans un restaurant qui appartient à un Japonais ?
Ibrahima : Alors, disons que je ne me limite pas seulement à la gastronomie japonaise ou asiatique mais je fais plutôt la fusion gastronomique. D’ailleurs je suis en même temps chef consultant; c’est ce qui m’a permis de voyager dans certains pays d’Afrique pour former des cuisiniers en la Côte d’Ivoire, au Nigeria ou encore au Cameroun. J’ai également travaillé en Bourgogne où j’espère bientôt retourner.
LCL: C’est vraiment génial de voir toutes les opportunités que ce métier t’offre. Chers lecteurs, vous voyez qu’avec de la passion et de la rigueur on peut faire de grandes réalisations n’est-ce pas ? Ibrahima, est-ce que tu créés souvent des repas qui sont un mix entre le Sénégal et le Japon ?
Ibrahima : J’ai un bon sens de créativité. C’est un de mes atouts puisque je crée des cartes et je fais des conceptions pour des fiches techniques. Je n’hésite donc pas une seconde à toucher les produits que l’on peut trouver dans les cinq continents ou même de revisiter des mets quelles que soient leurs origines.
LCL: Quels sont tes projets pour les prochaines années ?
Ibrahima : J’ai plusieurs projets. Toutefois, je vais vous dire ceux qui m’animent le plus en ce moment. Je souhaite être un ambassadeur de la gastronomie africaine au niveau international, ouvrir une école hôtelière pour former les jeunes sénégalais, créer des recettes de cuisine et participer à des concours internationaux.
LCL : Penses-tu à gérer ton propre restaurant japonais ?
Ibrahima : Evidemment même pas un seul mais ouvrir et gérer des restaurants.
LCL : Comment t’es-tu inscrit au concours des Bocuses d’Or du Sénégal ? Etait-ce une volonté personnelle ou une personne t’a proposé de t’y inscrire ?
Ibrahima : Je me suis inscrit aux Bocuses d’or par ma volonté personnelle. Ca a toujours été un rêve de participer à des concours et c’est un challenge que j’ai aimé depuis toujours.
LCL : Comment t’y es-tu préparé ?
Ibrahima : Je me suis préparé aisément. Je me fais beaucoup d’exercices et de l’entraînement comme tous les candidats tout en ayant la conviction de pouvoir le gagner.
LCL : Qu’est-ce que cela fait d’être 2ème à un prestigieux concours ?
Ibrahima : On était 8 candidats. Finir à la deuxième place, ce n’est pas mal en tant que le plus jeune candidat, avec donc la plus petite expérience. Néanmoins, mon objectif était de remporter la première place. Je vais juste me préparer pour revenir plus fort lors des prochains concours incha allah.
LCL : Je te souhaite de gagner un très grand concours 😊. Quelle est l’astuce culinaire que tu souhaiterais partager avec nous ?
Ibrahima : Je souhaiterai partager avec vous le goût et la décoration des plats car la cuisine c’est de l’art.
LCL : Je suis entièrement d’accord avec toi, la cuisine devrait être le dixième ou le onzième art. Quel est ton credo ? Une phrase fétiche qui te guide au quotidien ?
Ibrahima : Je suis musulman et la phrase fétiche qui me guide au quotidien est que « Dieu est le Seul et l’Unique Juge ».
LCL : Quels sont les 3 principaux conseils que tu peux donner à une personne qui souhaiterait devenir un cuisinier ?
Ibrahima : Les trois conseils que je donnerai à une personne qui souhaiterait faire la cuisine c’est d’être passionnée, efficace et créative car la cuisine est un métier noble mais il faut avouer qu’elle peut être très chiante.
LCL : Pourquoi la cuisine peut être chiante ?
Ibrahima: Elle peut être chiante parce qu’il nous arrive des périodes où l’on peut travailler 15h à 17h de temps d’affilé, selon les prestations et en plus il faut toujours supporter le stress et se soucier de toujours bien servir le client, de savoir s’il a aimé ou pas et accepter les critiques.
LCL : On voit vraiment que tu es un professionnel. Comment peut-on faire pour goûter à ta cuisine ?
Ibrahima : Pour goûter à ma cuisine je t’invite à Dakar ou tu m’invites chez vous pour vous faire découvrir le meilleur de mes goûts.
LCL : Je t’accueillerai avec plaisir lors de ton prochain passage en France. Tu es présent sur quels réseaux sociaux ?
LCL : Je pense programmer un voyage très prochainement en Afrique de l’Ouest et je n’hésiterai pas à passer te rendre visite à Dakar. Aurais-tu un dernier mot à ajouter pour cette fin d’interview ?
Ibrahima : En dernier mot je te remercie pour toutes ces questions pertinentes et je suis ravi d’avoir rencontré une passionnée de la cuisine comme toi.
LCL : Je te remercie Ibrahima pour ton temps et ta disponibilité. Je te souhaite tout le meilleur pour la suite de tes projets.
Je vous laisse avec quelques unes de des magnifiques et vous invite vivement à aller dans son restaurant.
Ensemble valorisons les cuisines d’Afrique.
Laurette2596…
Bisouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuus !!!
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